BPCO
La BPCO ou Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive est une maladie qui se traduit initialementpar
une diminution progressive non (ou peu) réversible du calibre des
bronches distales (les bronchioles : petites bronches) de l’arbre aérien
en diminuant les débits aériens bronchique (passage de l’air dans les
bronches), puis, plus tardivement par destruction des alvéoles (parenchyme pulmonaire), responsable d’un emphysème pulmonaire dit centrolobulaire.
Le
principal responsable est le TABAC (80%). Il s’ajoutent à cela la
pollution professionnelle (15%),atmosphérique, domestique et des
facteurs génétiques.
Cette maladie en progression constante, est sous diagnostiquée chez l’homme et surtout chez la femme, la BPCO étant considéfrée comme réservée aux hommes. Pourtant 40% des malades en France sont des femmes.
Il est donc essentiel de dépister toute personne, femme ou homme, âgée de 40 ans ou plus ayant fumé 1 paquet de cigarette par jour pendant 20 ans
et/ou exposé à une pollution professionnelle,en explorant sa fonction
respiratoire, même si elle ne présente pas de symptômes particuliers :
le traitement n’en sera que plus efficace .
En France,
on compte 3,5 millions de personnes atteintent de BPCO (soit 6à8%de la
population adulte) dont 40%de femme, 17000 décès/an (=3%des décés en
France et 3 fois plus que la route), 5000 décès/an dus au tabagisme
passif (toutes pathologies confondues), 100000 malades ayant une
insuffisance respiratoire nécessitant une oxygénothérapie à domicile,
800000 journées d’hospitalisation /an. Le coût direct de la maladie/an
est de 3,5 milliards d’euros, de 4000 à 6000 euro par malade en fonction
du stade. La BPCO est la cinquième cause de mortalité dans le monde
actuellement et deviendra, selon l’OMS, la troisième cause de mortalité
en 2020.
La BPCO, au début est asymptomatique.
Elle évolue progressivement vers une dyspnée qui s’installe d’abord à
l’effort puis au repos et devient alors invalidante. Il s’ajoute à cela
une fatigue permanente. Elle peut s’accompagner de toux et
d’expectoration ; tous ces signes paraissant banal pour le fumeur.
Le bilan d’une BPCO comprend
: une étude du souffle par spirométrie ou par une pléthysmographie
(examen plus complet) et, si nécessaire des gaz du sang (exploration de
l’oxygène et du gaz carbonique dans le sang artériel – artère radiale
-). Il est complété par une radiographie thoracique, un scanner
thoracique (non systématique) pour apprécier l’importance de l’emphysème
, un électrocardiogramme et une échocardiographie pour juger la
fonction cardiaque. Le résultat de ce bilan permettent d’établir 4 stades de sévérité : léger :
80% de la capacité respiratoire, l’essouflement apparait pour des
activités intenses (monter un escalier rapidement marcher rapidement), modéré : 50 à 80%de la capacité respiratoire, l’essoufflement est bien ressenti pour effectuer une tache peu pénible, sévère
: 30à 50% de la capacité respiratoire, l’essoufflement est franchement
génant (montée d’escalier pénible)=handicap respiratoire, très sévère
: moins de 30% de la capacité respiratoire, l’essoufflement apparait
pour des efforts minime, fatigue constante, de la vie quotidienne, c’est
le stade de l’insuffisance respiratoire.
A la BPCO peut s’associer des comorbidités : anxièté, depression, HTA, ostéoporose, diabète, maladies cardiovasculaires, cancer des bronches, atteinte musculaire, anémie, dénutrition .. comorbidités ayant un impact sur l’évolution de la BPCO et nécessitant un bilan particulier.
Bpco et sommeil : dans la BPCO les troubles du sommeil ne sont pas rares. L’association BPCO et SYNDROME d’APNEES du SOMMEIL (overlap syndrome) doit être recherchée d’une façon systématique.
L’évolution de la BPCO est fonction de l’importance du tabagisme et des comorbidités. A n’importe quel stade, la clinique peut s’aggraver, le plus souvent secondaire à une infection bronchopulmonaire, on parle alors d’exacerbation, mais aussi par un pneumothorax, une embolie pulmonaire, une insuffisance cardiaque droite (c’est le coeur pulmonaire chronique)… . Elle peut évoluer vers un emphysème ( destruction du parenchyme pulmonaire) et une insuffisance respiratoire plus ou moins rapidement.
Le traitement, quelque soit le stade de la maladie, est avant tout l’arrêt du tabac. A cela s’ajoute, en fonction de la sévèrité :
– arrêt ou diminution, si possible, des autres facteurs irritants.
– vaccination ( grippe , pneumocoque ).
– kinésithérapie respiratoire.
– réhabilitation à l’effort ;
– mettre en place des mesures diététiques.
– bronchodilatateurs +/- corticothérapie
– traitement d’une surinfection bronchique.
– 02 si nécessaire (fonction des gaz du sang), stade de l’insuffisance respiratoire.
– traitement des comorbidités.
La BPCO est une maladie multidiciplinaire. Il s’agit d’une maladie sous diagnostiquée: on estime que 2 malades sur 3 ne sont pas diagnostiqués ou le sont tardivement. Il est nécessaire de faire un travail d’information sur les causes, sur les premiers signes souvent négligés et sur la détection de la maladie par la mesure du souffle. Par ailleurs, une meilleure prévention des exacerbations est souhaitable (Pr Nicolas Roche) : vaccinations, sevrage tabagique, traitements médicamenteux (bronchodilatateurs), éducation des malades. L’objectif essentiel du médecin est avant tout d’assurer une bonne qualité de vie de son patient. Plus le diagnostic de la BPCO est précoce, plus le traitement sera efficace : ralentir la progression de la maladie, voire la contrôler.